Les yeux lourds

J'aimerais ne me souvenir que de cette journée d'anniversaire, en début de semaine. De ses mille et une surprises, de toutes les attentions qu'il m'a offertes. J'aimerais ne jamais oublier le lac, le repas, le bonheur d'être à ses côtés.

Pourtant, cette semaine fut lourde en fatigue. Il y a eu les pleurs dans la voiture, mardi soir, quand nous rentrions du restaurant. Les sanglots quand je lui ai dit que j'étouffais dans ma vie, avec "ces" conditions de travail, de ma fatigue énorme de porter tout cela sur mes épaules. Il a entendu mes mots et je sais qu'en plus, il les a compris. Il m'a dit "tu es fatiguée, c'est normal que tu sois un peu déprimée". Il avait totalement raison. Il a su trouver les mots justes. Il y a eu des après-midi avec la tête lourde de sommeil, les heures peu nombreuses passées à mon bureau, avec ce sentiment de ne rien comprendre que je déteste tellement ! Il y a eu le coup de fil de Sandra hier, pour me demander comment s'était passée la journée avec P. et pour m'annoncer cette horrible nouvelle. E., une copine de la fac s'était fait violer. Je n'ai pas trouvé l'énergie de rejoindre les filles au bar, de trinquer pour mon anniversaire. Je préférais rester près de lui, de la chaleur de ses bras. Nous avons regardé Intouchables, je crois que j'avais besoin de quelque chose de léger. J'ai mis de longues heures à trouver le sommeil, la nuit fut brève et mes cernes se sont creusés un peu plus sous mes yeux.

Pourtant, cet après-midi, j'ai retrouvé la sérénité qui m'avait échappé hier.