Weekend

La semaine passée fut lourde, longue et j'eus le sentiment qu'elle fut chargée en mauvaises nouvelles. Jeudi, rien n'allait, une accumulation de petites contrariétés et de grande tristesse. La maman de P. est décédée, ce n'était pas inattendue, certes, mais douloureux tout de même. J'ai éprouvé beaucoup de chagrin pour lui, qui a le même âge que moi à un jour près. Beaucoup de chagrin pour M., ma soeur. Et je crois que forcément, je me suis un peu identifiée à lui, je n'aimerais pas que cela m'arrive, non, cette pensée est horrible.

Le même jour, il m'apprenait qu'on ne pourrait pas utiliser la voiture pour aller à Chambéry. Dans ma tête c'en était trop. Nous sommes allés au cinéma, voir le dernier film de Jaoui et Bacri et les premières secondes ont amèrement résonné en moi : P., le personnage joué par Bacri était à l'enterrement de son père. Il disait également qu'il allait mourir le 14 mars...or nous étions le 14 mars ce jeudi-là.

Samedi à 13h, il est passé me chercher après la formation. Nous avons loué une voiture, une solution qu'il avait trouvée et à laquelle j'avais dit "non". Comme il me l'a dit plus tard, quand il y a un changement je suis toujours contre au départ. Et après j'accepte.

Le weekend fut grandement apprécié : nous sommes d'abord allés chez les grands-parents, j'étais fière de leur présenter P. Je le regardais avec des yeux plein d'amour. Et j'étais heureuse de les retrouver. J'ai hâte d'être à cet été, libre et en vacances, pour en profiter.

Avec maman ce fut bien aussi. Je crois que je suis différente quand il est là, moins soumise au regard de ma mère, je n'ai pas honte de mon parcours, je n'ai pas de raison de baisser la tête.

Nous sommes repartis sous la neige qui tombait. Les nuits avaient été courtes, aussi c'est avec les yeux plein de fatigue que je suis retournée au travail hier soir. Mais heureuse de notre weekend.

La prochaine fois que j'irai, j'espère très fort que cela sera la tête haute, pour toujours.